Histoire et Patrimoine

Miramont-de-Comminges ne compte pas moins de 3 chapelles dont une dans le plus pur style néo-gothique, les vestiges d’un château, une grande et belle église au baptistère orné d’une fresque byzantine, un tunnel ferroviaire (actif entre 1906 et 1936) surnommé le « tunnel des amoureux », des fortifications romaines datant de 70 avant notre ère surplombant la fière Garonne, elle-même enjambée par un majestueux pont Napoléon III. Des sentiers bordant la Garonne permettent d’approcher ce fleuve emblématique aux huit poissons migrateurs.

Les vues depuis le rocher de la Fleur de Lys ou le « Mounjaimes » (Mont-Jammes) comme depuis la Chapelle Notre Dame des sept douleurs, dotée de fresques byzantines fascinantes signées Nicolaï GRESCHNY, méritent de s’y attarder (voir le documentaire de Vladimir Kozlov, 26mn). La chapelle avec son aire de pique-nique est un point de départ idéal pour vos explorations. Si vous oubliez votre boussole gardez en tête qu’à Miramont, les Pyrénées sont au sud et la Garonne au nord…

Miramont-de-Comminges est un joli village au bord d’une Garonne adolescente. 292 hectares d’une forêt mixte assez unique abritant une faune et une flore bien pittoresque du couloir garonnais vous offrent l’assurance d’une balade que vous choisirez reposante, sportive ou culturelle. Vous pourrez retrouver la « grotte de la sorcière » que Norbert Casteret est venu explorer en son temps, ou encore diriger vos pas vers la délicate cascade du ruisseau de Mélères (ou Pédesclop) qui forme ensuite un surprenant méandre afin de retarder, sur quelques boucles, sa jonction avec la Garonne.

Les milans noirs ou royaux, la cigogne blanche ou le discret agrion de mercure vous accompagneront certainement tout comme le majestueux aigle botté qui a élu domicile à Miramont-de-Comminges et y revient chaque printemps. Miramont abrite une Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique.

Miramont dans la littérature

« Sur une petite esplanade, une terrasse au bord du fleuve, je me changerai derrière la haute stèle brute, un bloc de granit intact, où s’adossera le monument aux morts de Miramont-de-Comminges. De l’autre côté, une allée d’obus verts, luisant humides, récemment repeints, s’avancera entre deux maigres bordures de buis tailles, À l’extrémité, devant cinq majestueux platanes alignés face à l’église, s’allongera la place du village. Un coude sur la route. Sur la gauche, au-dessus d’un palmier dont les feuilles pendront en éventail, s’élèvera le bâtiment de l’Auberge […] »

Pierre Patrolin : « La traversée de la France à la nage »
Éditions P.O.L. – 2012

Traces d’histoire : Relier les vallées au Nébouzan

Le pont que nous empruntons chaque jour est le dernier d’une longue série qui, entre le XVIème et le XIXème siècle, permit la liaison entre les vallées des Pyrénées et la capitale du Comminges-Nébouzan.

Commencé en 1886, notre pont n’a subi que peu de modifications depuis le XIXème siècle ; son tablier a été quelque peu élargi par la pose de trottoirs en encorbellement et, il y a peu, son étanchéité a été restaurée. La photographie qui illustre cet article rappelle également que, jusqu’au milieu des années trente, un train à voie étroite reliait Aspet à Saint-Gaudens ; aujourd’hui, les rails ont été déposés et, hormis le tunnel, quelques traces sur notre commune et le plan cadastral où subsistent des parcelles trahissant le ballast de la voie, plus rien ne rappelle ce train dans notre paysage habituel.

Bien qu’il soit à supposer qu’il existât de longue date un pont jeté entre les deux rives, il ne nous reste que peu de documents retraçant l’histoire de cette liaison ; pour en savoir un peu plus, il faut se plonger dans les registres de délibérations de la commune, l’incontournable monographie de 1886 et les rares archives qui sont parvenues jusqu’à nous.

C’est en 1747 que les consuls de la communauté de Miramont (parfois orthographiée Miramon) exposent l’état «pitoyable» du pont en bois et demandent «humblement» au roi de France de bien vouloir ordonner des réparations. Le 27 février 1748, le roi ordonne les réparations qui seront faites par Pierre Laffrance moyennant la somme de 5910 livres répartie entre les communautés de Miramont (1477 livres et 10 sols), de Saubaterre (Sauveterre) pour 985 livres et Saint-Gaudens (1977 livres), Sa Majesté participant à hauteur de la communauté miramontaise.

Le village de Miramont étant alors une communauté particulièrement pauvre, le roi accorda aux consuls le droit d’imposer pendant six ans : 1 sol par pot de vin étranger bu dans la commune, 20 sols pour chaque bœuf ou vache, 10 sols sur les veaux et génisses et 3 sols par mouton.

La crue de 1772 eut raison du pont et, jusqu’en 1784, ce fut en barque ou à gué, au prix de nombreux accidents, que le passage se fit d’une rive à l’autre. Un nouveau pont de bois fut alors construit qui, neuf ans plus tard, menaçait ruine à son tour. Le maire, M. Tuste convoqua le Conseil municipal en vue de prendre une délibération instaurant un droit de passage afin de collecter les sommes nécessaires à l’entretien du pont.

Retour en haut